MERCI L’ARBITRE !

Publié le 25/10/16

Un jour où vous sirotiez tranquillement votre café, votre président(e) vous a tapé sur l’épaule.
– Michel va partir l’année prochaine, le club a besoin d’un arbitre, et j’ai pensé à toi.
– Moi ? Mais je ne connais rien à l’arbitrage.
– Certes, mais tu as du bon sens, de l’autorité et tu es diplomate. C’est le principal. La technique ça s’acquiert. Je t’inscris au prochain stage de formation.

Alors comme beaucoup de bénévoles vous avez accepté, plutôt pour rendre service que par vocation profonde.

Au cours du stage vous découvrez que  l’arbitrage ne se résume pas à l’entame hors tour ou à la renonce. C’est bien plus complexe, mais finalement le sujet vous intéresse et vous vous êtes mis à bosser dur.

Bien sûr il a fallu apprendre à saisir les résultats, mais bon apprivoiser l’ordinateur, n’est pas du luxe à l’heure d’internet.

Et un jour vous voilà au pied du mur, dans la cage aux fauves, vos premiers pas d’arbitre.
Et c’est là que vous réalisez qu’arbitrer c’est parfois résoudre des problèmes qui n’ont aucune solution satisfaisante.

3 exemples, parmi des dizaines

  • Des habitués arrivent avec 5 minutes de retard. Il faut refaire la mise en place, et passer de 3 à 2 étuis par table. Vous entendez déjà les jérémiades de quelques joueurs, sans doute titillés par l’odeur de la soupe, qui ne supportent pas que le tournoi finisse en retard.
  • Monsieur L. se fait très vieux et il peut lui arriver de faire une renonce. Allez-vous accorder la levée de transfert préconisée par le code, qui est réclamée à grands cris par ses adversaires ?
  • Alternativement, des joueurs viennent se plaindre du bruit, auquel ils contribuent joyeusement quelques minutes plus tard, et ce, en toute innocence.

Je pourrais également citer, la paire qui finit systématiquement cinq minutes en retard, la paire réputée forte qui vous fait nettement comprendre que vous n’avez rien compris au bridge, les joueurs qui ne peuvent pas se blairer qu’il faut mettre dans la même ligne pour éviter les confrontations,  etc. Tous les arbitres sont intarissables sur le sujet.

Du bon sens, de l’autorité de la diplomatie : Le président n’avait pas tort, mais je rajouterai pour faire bonne mesure, une grosse louche de patience.

Alors amis bridgeur si vous contestez une décision de l’arbitre, ce qui est votre droit, faites-le courtoisement, et n’oubliez pas de temps en temps de lui dire tout simplement : Merci !

JP LORNAGE (Octobre 2016)